Mois: novembre 2015

Bennett et Mortimer

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ban-bennett-anthony-buckeridge-L-1Bennett et Mortimer (Jennings et Darbishire, en anglais) sont deux élèves d’un pensionnat anglais, dans les années 1950-1960. Extrêmement turbulent et inventif, Bennett entraîne son ami Mortimer, ainsi que quelques autres copains, d’aventures loufoques en situations cocasses, sous le regard amusé du Professeur Carter et celui, indigné et effaré, du bouillonnant Professeur Wilkinson.

L’auteur de cette série, Anthony Buckeridge (1912-2004) fut lui-même pensionnaire puis enseignant : c’est dire s’il connaît bien son sujet !

10342_954434Ces romans sont à mourir de rire ; cet humour… aoh, so British ! Notons toutefois que ceux que nous lisons en français ne sont pas des traductions intégrales mais des adaptations par l’écrivain Olivier Séchan. Ainsi, quelques aspects de « l’éducation anglaise » tels que les châtiments corporels, la prière à la chapelle ou le détail des matches de cricket, n’apparaissent pas dans la traduction française. Par ailleurs, les premiers volumes ont été condensés pour tenir dans le format imposé par la Bibliothèque verte. Les fins sont donc souvent tronquées de manière à ce que l’histoire se termine sur une pointe comique. Je trouve cela un peu dommage, mais cela n’enlève rien au plaisir que l’on peut prendre à suivre les péripéties désopilantes des deux écoliers anglais.

Quelques titres :Bennett01

1968 : Bennett au collège (Jennings goes to school, 1950)

1970 : Bennett et Mortimer (Jennings and Darbishire, 1952)

1972 : Bennett et sa cabane (Jennings’ little hut, 1951)

1975 : Bennett et la Roue folle (Jennings’ diary, 1953)

1968 : Un ban pour Bennett (Thanks to Jennings, 1957)

1972 : Bennett et ses grenouilles (Take Jennings, for instance, 1958)

1973 : Bennett champion (Jennings in particular, 1968)

1978 : Bennett et le Pigeon voyageur (Jennings abounding, 1967)

Jean de La Varende

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imgres-1Jean-Balthazar Mallard, comte de La Varende (1887-1959) était de la race de vikings et des chevaliers, des croisés et des chouans ; il naquit pourtant à la fin du XIX° siècle, et un autre destin l’attendait. Il fut le chantre de la Normandie rurale, le biographe de grands hommes, le barde des aventuriers de la mer, le passeur de mémoire des légendes et des récits de la Vieille France. Hobereau d’ascendance bretonne et normande, il passa la majeure partie de sa vie en son château du Chamblac, à construire une impressionnante collection de maquettes de navires, et à peaufiner une non moins abondante production littéraire.

lavarende-chateaux-normandieDans un excellent article sur cet homme repoussé dans les oubliettes, il est dit « Un peu vite, des critiques ont jugé La Varende si féru de sa noblesse qu’il aurait systématiquement, dans ses livres, donné le premier rôle à l’aristocratie. L’affirmation est à la fois vraie et fausse, juste et injuste. La République s’est acharnée à toujours caricaturer le second ordre, à le peindre infâme et tyrannique. Aristocratie signifie « pouvoir des meilleurs » ; La Varende, avec la fureur des descendants et des continuateurs, entreprit de dire ce qu’avait été la vraie noblesse française et à quel point, si souvent, elle avait été, en effet, composée des meilleurs. » (cf. réf. Ci-dessous)

Tous les livres de La Varende sont bons. La sensibilité, les préférences, les références de chacun feront préférer tel ou tel ouvrage ; on ne peut pas tout apprécier avec la même intensité. Mais la puissance littéraire de La Varende sourd de chaque récit, de chaque écrit ; dans les descriptions, les dialogues, les commentaires ; par l’emploi d’un vocabulaire, riche, précis, coloré ; de tournures parfois étranges ; des expressions repêchées dans la langue des gens d’autrefois…

Varende2Sa bibliographie est considérable ; je n’en citerai que quelques titres : Les Manants du Roi, Pays d’Ouche, Guillaume le Conquérant, La Sorcière, Heureux les Humbles, Nez-de-Cuir, L’Homme aux Gants de toiles…Pour le reste, je vous conseille de consulter ce site : http://lavarende.free.fr/

Et comme souvent avec ce genre d’auteur, les titres sont difficilement trouvables car très peu d’entre eux ont été réédités. A vos bouquinistes !livre_9

(P.S. de temps en temps, j’anime une page facebook sur Jean de La Varende : Jean de La Varende)

La Comtesse de Ségur

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Parce que plusieurs générations d’enfants ont lu « Les Malheurs de Sophie », « Les Mémoires d’un Ane » ou « Les Petites filles Modèles », les œuvres de la Comtesse de Ségur sont à placer d’emblée au Panthéon de la littérature enfantine.

segurSophie Rostopchine (1799-1874), issue de la grande aristocratie russe, épousa un descendant de la noblesse française lors d’un séjour de ses parents en France. Ils eurent huit enfants, et pourtant le ménage ne fut pas heureux. Délaissée par son mari volage, la Comtesse de Ségur passa la plus grande partie de son temps dans l’Orne, en son château des Nouettes, entourée de ses enfants puis de ses petits-enfants. C’est pour ces derniers qu’elle se mit à écrire, d’abord des contes de fées, puis des histoires plus longues.

Les sujets principaux de ses ouvrages sont les enfants, l’éducation, le choix entre le bien et le mal… D’aucuns pourraient trouver cela un peu moralisant, voire « gnian-gnian » ; or, il est bon de donner à lire aux enfants des livres où triomphent la morale, le bon-sens, l’amour du prochain et en particulier de la famille, la satisfaction du devoir accompli, la justice…
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Par ailleurs, ces histoires sont vivantes, pleines de rebondissements, drôles ; et écrites dans un langage réaliste mais tout de même très châtié (ô ces beaux imparfaits du subjonctif !).

Il faut trouver des éditions proposant de belles illustrations : la lecture n’en sera que plus agréable. A ce propos, souvenez-vous que les histoires ont été écrites et se déroulent principalement sous le Second Empire, à une époque où les femmes et les fillettes portaient crinolines et bottines cirées, où les châteaux étaient pleins de domestiques, où les enfants étaient élevés par une bonne et éduqués par leur mère, où les pauvres étaient vraiment pauvres, et où la religion catholique tenait une place prépondérante dans la société…Comtesse-de-Segur

La Petite Maison…

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… dans les Grands Bois et dans la Prairie.

Commencez par oublier la série des années 1970, même si elle a bercé votre enfance. Elle se basait certes sur les écrits de Laura Ingalls Wilder (1867-1957), mais les scenarii en étaient largement extrapolés ; de plus, elle était servie par des acteurs franchement médiocres…

2eka85x8Ouvrez ensuite le premier tome, qui se passe dans les grands bois du Wisconsin, puis les autres livres qui évoquent les tribulations de la famille Ingalls dans la « Prairie », au centre de l’Amérique du Nord.

Vous vous rendrez compte alors que cette série contient plus de descriptions sur le quotidien des « pionniers » américains que d’anecdotes concernant les historiettes de Marie et Laura ! L’auteur, dans les années 1930, évoquait ses souvenirs, ses impressions, les histoires et les chansons qu’elle avait entendues. Laura_Ingalls_WilderComme toute grand-mère, elle expliquait aux enfants qu’elle côtoyait comment l’on vivait à une époque qu’ils n’avaient pas connue ; elle décrivait les ustensiles et les outils dont on se servait, ce que l’on mangeait, comment on occupait ses journées… Ces ouvrages reflètent également les croyances et les préjugés de ces dits « pionniers », qui estimaient par exemple que « seul un bon Indien est un Indien mort »…

Notons enfin que ces récits ne se calquent pas vraiment sur l’histoire réelle de la famille Ingalls : Laura a recomposé son passé car elle écrivait pour les enfants et voulait donc leur dire des choses simples.R150075815

Ceci dit, cette série n’en demeure pas moins un incontournable de la littérature jeunesse. Le charme en est peut-être un peu suranné, mais le style en est vivant, précis, imagé. Dans les éditions anciennes (par exemple la collection « Castor poche junior » des années 1990), les illustrations sont belles et bien documentées.

A partir de 7-8 ans, vos enfants sauront les apprécier…